La croatie rejoindra la zone euro et l’espace schengen : ce qu’il faut savoir
À minuit le 31 décembre 2022, la Croatie a officiellement dit adieu à sa monnaie nationale, la kuna, pour accueillir l’euro. Ce changement marque une étape cruciale pour ce pays des Balkans, qui a intégré l’Union européenne il y a près de dix ans. En plus de l’adoption de l’euro, la Croatie a également intégré l’espace Schengen, permettant la libre circulation des personnes. Ces événements sont salués comme une avancée significative pour l’avenir économique et social de la nation.
Les dirigeants croates, allant des économistes aux hommes politiques, voient ces deux intégrations comme essentielles pour renforcer la stabilité économique, attirer les investissements et améliorer la qualité de vie de ses 3,9 millions d’habitants. L’impact sur le tourisme, un secteur vital représentant près de 20 % du PIB, est également au centre des préoccupations, particulièrement dans le contexte post-pandémie et suite aux défis géopolitiques actuels.
Le passage à l euro : Un processus stratégique
Le passage à l’euro représente bien plus qu’un simple changement de monnaie. La Croatie a été engagée dans un processus de transition qui a débuté avec son intégration au mécanisme de change européen en 2020. Cela a permis au pays de stabiliser son économie et de se préparer à cette importante étape. L’adoption de l’euro est perçue comme une réponse réfléchie aux turbulences économiques mondiales, notamment à l’inflation alarmante et aux crises énergétiques exacerbées par les conflits contemporains.
– Le Premier ministre, Andrej Plenković, a déclaré que l’euro apporterait stabilité et sécurité à l’économie croate, tout en attirant des investissements étrangers. Des experts estiment que cela devrait réduire les coûts de transaction et faciliter le commerce avec les nations environnantes de l’UE. De plus, la suppression des risques de change pourrait renforcer la position économique du pays sur la scène européenne.
– Cependant, l’adhésion a également suscité des inquiétudes parmi les citoyens croates. Beaucoup craignent que ce changement de monnaie n’entraîne une augmentation des prix, un sentiment partagé par de nombreux habitants, qui, la veille de la transition, se pressaient aux distributeurs pour retirer des euros.
– Les professionnels du tourisme, quant à eux, espèrent que l’euro facilitera les transactions pour des millions de touristes européens qui choisissent la Croatie comme destination. Près de 80 % des dépôts bancaires sont déjà libellés en euros, un indicatif de l’acceptation de cette nouvelle devise par la population.

Les avantages de l’intégration à l’UE
Intégrer la zone euro et l’espace Schengen entre dans une stratégie plus large de renforcer l’intégration européenne de la Croatie. En devenant membre de ces deux zones, la Croatie rejoint un « club d’élite » qui facilite non seulement le commerce, mais également la collaboration culturelle et sociale. Les dirigeants croates croient fermement que la réunification avec les nations déjà au sein de l’euro renforcera les liens économiques et politiques.
— Avec l’adhésion à l’espace Schengen, la Croatie élimine de nombreux contrôles aux frontières internes, augmentant ainsi la fluidité des déplacements pour les citoyens européens. Cela devrait réduire considérablement les temps d’attente aux postes-frontières, notamment avec les pays voisins comme la Hongrie et la Slovénie.
— Les experts en économie prévoient que cela stimulera la croissance du secteur touristique, permettant à la Croatie d’accueillir même plus de visiteurs. Dans un état prospère où l’économie est élargie grâce à une afflux de visiteurs, les effets sur l’emploi dans l’accueil pourront être significatifs.
Les impacts sur la société croate
La transition à l’euro et l’intégration de l’espace Schengen auront des implications profondes sur la société croate. En parallèle à ces changements économiques, il existe des enjeux sociaux significatifs. La population, bien que globalement positive à l’égard de l’adoption de l’euro, montre des réserves. Des enquêtes reflètent un sentiment de méfiance quant à la manière dont ce changement affectera leurs économies personnelles.
– De nombreux citoyens craignent que l’introduction de l’euro n’augmente le coût de la vie. Cette inquiétude est exacerbée par des souvenirs récents de l’inflation, atteignant des sommets de 13,5 % en novembre 2022. Pour ces Croates, la kuna représentait une sécurité, et abandonner cette monnaie suscite une période de transition émotionnelle.
– Les entreprises, notamment celles opérant dans le secteur de la restauration et de l’hôtellerie, ont également besoin de s’adapter. Passer des prix en kunas aux euros nécessitera un recalibrage minutieux. Les établissements doivent éduquer leur personnel et leurs clients pour s’assurer que la transition se fasse en douceur, afin d’éviter que la conversion ne devienne un frein aux affaires.

L’expérience des citoyens croates
Pour de nombreux citoyens croates, cette transition représente une nouvelle ère. Les attitudes sont partagées, oscillant entre optimisme et scepticisme. Alors que certains garantissent que l’euro est synonyme de qualité et de valeur, d’autres restent prêts à surveiller les prix de près pour éviter toute inflation non désirée. Le sentiment général semble donc être une solution équilibrée entre espoir et précaution
– Les changements aux niveaux des comportements d’achat sont également anticipés. L’augmentation potentielle des dépôts en euros pourrait transformer la manière dont les Croates gèrent leur argent. Cette transition apportera une nouvelle dynamique à la relation des citoyens avec leurs finances.
– La scène politique est également vivante, alors que les responsables croates assurent la population que cela apportera de nombreux bénéfices. Cependant, à long terme, l’impact devra être évaluépour déterminer si cette détermination a porté ses fruits ou non.
Le rôle stratégique de l’espace Schengen
La Croatie devient ainsi le 27e pays à intégrer l’espace Schengen, un mouvement qui va au-delà de la simple libre circulation des personnes. Le premier ministre Plenković a sous-entendu que cette avancée sera déterminante pour la sécurité et la gestion des frontières. L’intégration à Schengen peut aussi offrir des garanties supplémentaires pour lutter contre la criminalité organisée, dont la répression reste un défi premier.
– Cela marque un changement fondamental dans la manière dont la Croatie interagit avec ses voisins, facilitant des échanges non seulement économiques mais aussi culturels. Cela permettra également à des millions de personnes de circuler sans les désagréments des contrôles aux frontières.
– Cependant, toute l’importance de cette intégration ne se résume pas à la gestion des flux de personnes. La Croatie devra se conformer à des normes plus strictes, en ce qui concerne la sécurité et la surveillance des frontières. Les défis sont donc à la hauteur des perspectives optimistes.
Les défis de la sécurité
Intégrer l’espace Schengen implique aussi des défis majeurs pour la Croatie. Bien que cela ouvre des opportunités économiques, les enjeux de sécurité peuvent alourdir la responsabilité du pays. Sur une frontière de plus de 1 350 km, la Croatie devra faire face non seulement à la gestion des flux migratoires mais aussi à des questions plus larges telles que le trafic d’êtres humains et le contrebande.
– Depuis l’adhésion de la Croatie à l’UE, le pays a vu l’augmentation de migrants, attisant ainsi les préoccupations autour de la gestion des frontières et de l’immigration clandestine. En 2022, la Croatie a enregistré une augmentation de 150 % des passages illégaux, avec 30 000 migrants interceptés, soulignant la nécessité d’une approche rigoureuse et réfléchie.
– L’intégration à l’espace Schengen peut donc obliger les autorités croates à réagir de manière proactive et à travailler étroitement avec leurs voisins pour assurer une sécurité renforcée. Un défi qui, s’il est bien géré, peut cimenter la position de la Croatie sur la scène européenne.

Le futur économique de la Croatie dans l’Union européenne
À la lumière de ces développements, l’avenir économique de la Croatie s’annonce prometteur. L’adoption de l’euro est perçue comme un tremplin pour de nouvelles opportunités et une plateforme pour améliorer les stratégies d’investissement. La Croatie doit continuer à travailler sur des réformes économiques et judiciaires pour maximiser les bénéfices de son appartenance à l’UE.
– Le pays doit se concentrer sur le renforcement de sa gouvernance économique et de sa réglementation afin d’attirer davantage d’investissements étrangers. La transition vers l’euro favorisera également un environnement plus stable et prévisible pour les affaires.
– En outre, la Croatie doit faire des efforts ciblés pour exploiter le potentiel de son secteur touristique, qui joue un rôle déterminant dans son économie. En développant des stratégies durables, elle pourra garantir une croissance à long terme.

Les opportunités d’investissement
Dans ce contexte d’intégration, des alternatives d’investissement s’offrent à la Croatie. Les investisseurs étrangers verront la Croatie comme un port d’entrée vers l’Union européenne, avec un accès élargi aux marchés européens. Des projets d’infrastructures, de logements et d’achat d’entreprises pourraient potentiellement voir le jour.
– En offrant des incitations fiscales et des programmes de soutien au développement, la Croatie pourrait devenir une destination attrayante pour de nombreux investisseurs. En tant que destination stratégique en Méditerranée, elle pourrait ainsi devoir maximiser ses ressources naturelles et son patrimoine culturel.
– Les préoccupations autour de la durabilité et de l’environnement doivent rester au cœur des préoccupations, permettant à la Croatie de se démarquer comme un pays qui valorise les initiatives écologiques, attirant ainsi des investisseurs soucieux de l’environnement.